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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 07:19

La crise est là, indéniablement. Chacun ou presque s’en rend compte chaque jour.

 

Ou presque, parce qu’une partie des élus locaux et la grande majorité des collectivités locales semblent l’ignorer.

 

La Ville de Nantes et la Communauté urbaine de Nantes Métropole sont de bons exemples de cette ignorance.

 

Pourtant, aujourd’hui, chacun comprend bien que des économies doivent être faites, que la dépense publique doit diminuer, que les collectivités doivent raisonner comme les Français : je ne dépense pas plus que je n’ai.

 

Les élus locaux ont donc l’ardente obligation de trouver des voies d’économies.

Le meilleur moyen de limiter ses dépenses est de s’attaquer au poste budgétaire le plus important. Pour les collectivités, ce sont les postes de fonctionnement, et plus particulièrement ceux consacrés aux dépenses de personnel.

 

De ce point de vue, la campagne présidentielle devra apporter des réponses pour permettre aux collectivités de poursuivre leurs missions, tout en limitant l’inflation de personnel et l’explosion des dépenses de fonctionnement.

 

Que propose le candidat normal François Hollande ? La fin du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, l’embauche de 60 000 agents en 5 ans dans l’Éducation nationale, de 5 000 agents dans la police, la gendarmerie et la justice, et le maintien du nombre d’agents à Pole emploi et au ministère de la Défense. Le tout en stabilisant les effectifs globaux.

 

Avec ces engagements, le candidat socialiste devra appliquer non pas le non-remplacement d’un agent sur deux partant à la retraite, mais de 4 agents sur 5 aux affaires étrangères, aux finances, à l’environnement et dans les ministères sociaux. Sans compter qu’avec cette règle, c’est bien l’hôpital public qui sera tout simplement décapité.

 

Alors que les 35 heures ont déjà couté pas moins de 600 millions d’euros pour les seuls 40 000 médecins (le chiffrage pour les autres personnels, infirmier(e)s notamment, ne sera connu que dans quelques semaines), nous sommes en droit de nous demander ce que le PS a contre l’hôpital public.

 

Le seul moyen pour François Hollande de tenir ses promesses serait de diminuer les traitements et les pensions des fonctionnaires. Pas sûr que cela suscite l’enthousiasme, et l’envie de changement.

 

Mais revenons-en aux effectifs des collectivités locales.

 

Si les élus locaux ne prennent pas leurs responsabilités, si une forme de RGPP (révision générale des politiques publiques), raisonnable et adaptée aux collectivités, n’est pas mise en œuvre dans les collectivités, les efforts de l’État seront vains.

 

Car chacun doit bien comprendre que les collectivités locales font partie de l’État. Que la dépense des collectivités est une dépense publique au même titre que la dépense de l’État. Que les efforts doivent être communs car l’échec le sera.

Car demain si la France perd plus que son triple A, si les agences de notation dégradent fortement la note du Pays, les collectivités en subiront de plein fouet les conséquences.

Or le risque est bien que l’explosion de la dépense des collectivités serve de justification aux agences pour dégrader la France.

 

Ces questions sont-elles plus de droite que de gauche ? Je ne le crois pas.

Il s’agit simplement d’une réponse de bon sens.

 

Le dernier rapport de la Cour des Comptes, qu’on ne peut accuser d’être une institution partisane, précise : « Les dépenses des collectivités doivent aussi ralentir », « la maitrise salariale des collectivités doit être davantage maitrisée ».

Elle indique aussi que « le mouvement de stabilisation en valeur puis de réduction des dotations aux collectivités locales, seul outil de régulation actuellement disponible, devra être poursuivi au-delà de 2012 ».

Autrement dit, ce que le PS local appelle le désengagement de l’État, devra être poursuivi, quelle que soit la future majorité nationale.

 

 

Au final donc, l’urgence est réelle. Elle est connue. Les solutions existent.

Cela demande simplement courage et vérité.

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